jeudi 15 octobre 2009

Les Plastiscines - about love


Au secours, les Plastiscines sortent un nouveau CD. On se bouche les oreilles en priant pour que ce soit le dernier.

Pour ceux qui ne connaissent pas, les Plastiscines c’est quatre filles dans le vent qui font du rock. Des gentilles filles à papa qui décident de fonder un groupe sans savoir jouer après avoir vu Pete Doherty défoncé sur une scène parisienne. Très vite, elles sont repérées, plus pour leurs seins, que leurs compos basiques et déjà entendues cent fois, mais assez « pan dans ta gueule » il faut l’avouer. Elles sortent alors un premier CD, font la couverture de rock’n’folk et surfent sur la vague des bébés rockeurs parisiens.
Depuis, on les croyait disparues, retombées dans l’oubli après le buzz, et c’était tant mieux. Il n’en est rien. Elles reviennent des States avec dans leurs valises un nouvel album dans la veine du premier, avec des titres en anglais et quelques uns en français et un son pop-punk pour collégiennes de 13 ans qui veulent se la jouer rebelles en chantant leur nouveau tube aux paroles très recherchées : I’m a bitch, au cas où on n’était pas au courant.


Alors bien sûr, les Plastiscines m’énervent un peu et me font rigoler beaucoup. Pour se convaincre de leur faible niveau intellectuel qui frise celui de leurs compos, il suffit de regarder quelques interviews qui circulent sur le net :


Mais à bien y réfléchir, les Plastiscines ne mérite peut-être pas le mépris qu’éprouve tout l’univers rock post-adolescent pour elles. En effet, à bien y chercher, je ne trouve en fin de compte aucun argument valable à leur opposer. Explications :
- Les Plasticines ne savent pas jouer, elles font tourner trois accords et chantent à moitié faux ! Mais depuis quand faut-il connaître le solfège pour faire du rock ?! Pas besoin d’une structure ultra complexe, de la batterie la plus rapide du monde et de solos de 15 minutes pour qu’une compo soit potable, bien au contraire. Les Ramones savaient à peine faire un accord barré. Ce qui compte, c’est que ça sonne bien. Et là, si les quatre midinettes en agace certains, c’est aussi parce que leurs chansonnettes restent dans la tête qu’on le veuille ou non. Raison de plus pour les détester.
- Les Plastiscines sont un groupe commercial, elles jouent sur leur image pour se faire du fric ! Bien sûr que le succès des gamines est en grande partie dû à leur label « groupe de filles », toujours très vendeur. Et alors, ce n’est pas de leur faute si elles sont nées femmes, autant en profiter. Elles jouent de la musique pour être écoutées après-tout, non ?
Que seraient devenus les Beatles sans leur manager et leurs coupes à la française ? Il serait hypocrite de dire que la musique d’aujourd’hui ne passe pas en grande partie par l’image. Autant la cultiver, comme les White Stripes et leur look rouge et noir très Stendhalien.
- Derrière leurs guitares, leurs franges et leurs jeans slim, les Plastiscines sont fausses. Elles n’ont de rock’n’roll que le look. Mais faut-il forcément être drogué, crasseux ou couvert de tatouage pour faire de la musique qui bouge ? Les plastoches ne sont pas les seules filles de riches à se la jouer rockeuses. Ainsi, Julien Casablancas, le chanteur des Strokes, sort d’un internat suisse dont les frais d’écolage avoisinent les 77 400 francs suisse par an tout de même. Ça n’enlève rien a son génie.
Je pense donc que l’acharnement des bobos trentenaires contre ces pauvres filles tendance est en partie dû à un autre effet de mode, qui voulait qu’on s’en prenne aux Naast et autres BB Brunes propulsés d’un seul coup sur le devant de la scène. Mouvement de rejet amplifié par leur musique assez médiocre et leur naïveté qui confine à la connerie, le tout relevé par une pointe d’intolérance et de machisme.

Les Plastiscines n’en reste pas moins une parodie du rock version XXIe siècle. Ce sont des loseuses, poupées barbies en plastoc made in France qui sonnent creux quand on tape dessus. On attend le moment où les gamines qui les achètent les jetteront à la poubelle, comme un vieux jouet cassé.

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