dimanche 14 février 2010

A serious man


Comme je suis un mec sérieux, je suis allé voir le dernier-né des frères Coen plutôt qu'une comédie bidon avec George Clooney.

Pour résumer, c'est l'histoire d'un honnête type qui ne demande qu'a avoir une petite vie bien rangée, oui mais voilà il tombe dans une merde pas possible. C'est quand on croit que ça commence à aller mieux que ça part en cacahuète. Rideau.
Pour le décor, prenez une banlieue américaine des années 60, avec un cottage préfabriqué, copie conforme de toutes les baraques du quartier, le gazon parfaitement tondu, et d’un coté le voisin antisémite qui empiète sur votre parcelle, de l’autre une voisine solitaire qui bronze toute nue en fumant des pétards. Et vous au milieu de tout ça, boulot pépère à l’université, petite vie bien rangée, on fait aller. Vous n’avez rien demandé à personne, oui mais voila, les emmerdes commencent. D’abord votre femme vous quitte pour un obèse un peu simplet et vous envoie vivre à l’hôtel, puis tout y passe, des problèmes d’argent à la crise existentielle qui vous pousse à aller voir trois rabbins qui ne vous seront d’aucune aide. Parce oui, comme si ça ne suffisait pas, vous êtes juif ! Dès lors, c’est normal de se sentir persécuté me direz vous. Poussé à bout, vous finissez par ne pas pouvoir faire autrement que d’accepter un pot de vin. C’est alors que vous obtenez une promotion, votre fils fait sa Bar-mitsvah et les choses semblent repartir comme sur des roulettes. Mais en fait, ce n’est que le calme avant la tempête…
Ca c’est pour le contenu. Au niveau de l’emballage, je retiens surtout une BO qui déchire, avec cette chanson dans l’esprit Woodstock qui revient comme un leitmotiv : Somebody to love des Jefferson Airplane, et aussi pas mal de plans incroyables, souvent truffés de détails truculents qui offrent une belle caricature de l’ambiance sixties version youpin. Les personnages sont cultes avant d’avoir ouvert la bouche, notamment cet énorme frère squatteur qui ronfle sur le canapé et se sert dans le frigo au milieu de la nuit, alors qu’il passe sa journée enfermé dans la salle de bain à drainer son kyste, quand il ne remplit pas des cahiers de gribouillis et de formules censés lui apporter la fortune. Franchement dégeu et plutôt marrant.


Bref, c'est franchement pas mal mais ça manque de cow-boy comme dirait mon grand-père, les seuls moments un tantinet jouissif du film étant quand le personnage principal se fait taper la tête contre le mur, celui où son voisin s’en prend à lui à coup de carabine ainsi que la traditionnelle scène de baise, décidément inévitable dans les productions hollywoodiennes, même quand il s'agit d'un pseudo-film d'auteur. Et encore, ces quelques instants attractifs ne sont que brièvement rêvés par cet « homme sérieux », plus que jamais enfermé dans la monotonie. Car c'est bien de ça qu'il s'agit, une histoire sans issue. En fait, les frangins réalisateurs nous offrent une belle démonstration de l’absurdité de la vie. Joel et Ethan jouent avec leur public en le menant en bateau comme Dieu tourmente ce pauvre Larry qui n’a rien fait de mal pour mériter tout ça.

A voir si vous aimez rire du malheur des autres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire