mardi 16 mars 2010

Black Rebel Motorcycle Club – Beat The Devil’s Tattoo


Vroum vroum ! Les motards noirs et rebelles sortent une nouvelle fois du garage pour nous emmener dans un road-trip aux relents de whisky et d’huile de moteur.



Cette huitième galette du groupe laissait poindre chez moi un brin d’appréhension étant donné le sale bruit de moteur enrayé et l’épaisse fumée qui se dégageait de l’album précédent, The Effects Of 333, dérive abstraite à moitié diabolique qui mériterait sérieusement d’être révisé. On avait frôlé l’accident, mais voilà à nouveau la machine en marche avec Beat The Devil’s Tattoo, qui contient un nouveau tigre dans son moteur en la personne de Leah Shapiro, une fille qui vient remplacer avantageusement le batteur originel, plus souvent en cure de désintox’ qu’en tournée. Une fois enfilé son blouson en cuir, la belle vous envoie des rythmes abasourdissant en pleine gueule, sans jamais trop en faire, et laisse même entendre sa douce voix quelques instants sur The Troll. Bonne surprise.
Après un démarrage sûr et maîtrisé avec le tube folk Beat The Devil’s Tattoo, la machine s’emballe avec un Conscience Killer pop et psychédélique enivrant. S’en suit un parcours quasi sans faute sur une route sombre et sinueuse (War Machine, Aya), avec quelques détours pour des ballades aux décors planants (Sweet Feeling, Evol, The Troll). Les BRMC déroulent à fond la caisse, ce qui les obligent à quelques coups de freins intempestifs, changements de rythmes inattendus qui laissent entrevoir la structure compliquée de certains morceaux.
Les textes parlent d’amour, de guerre et de sang ; thèmes raciniens auxquels s’ajoutent parfois une dimension mystique, mélange d’influences gospel et de paganisme personnel. La voix caverneuse de Peter Hayes s’emmêle admirablement bien avec les guitares supersoniques et crasseuses propulsées au rythme sauvage d’une batterie sans chichi. Les BRMC on définitivement vendus leur âme au Rock’n’roll. La pureté et la puissance qui se dégage de leur album conserve cependant quelque chose de profondément transcendantal. La rédemption arrive par les quelques notes de pianos sur certains morceaux (Long Way Down) qui parviendraient presque à apaiser la colère des dieux.

Bref, un grand album dont on regrettera seulement l’absence de tube du même acabit que Whatever Happened To My Rock’n’Roll, Ain’t No Easy Way ou Spread Your Love, qui confinent au génie.

À écouter : Beat The Devil’s Tattoo de The Black Rebel Motorcycle club, disponible depuis mars 2010.

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