Un film avec Mariah Carey et Lenny Kravitz ? - Mouais, pourquoi pas, je me suis dis. Surpris en bien. Sans doute parce qu’ils n’y tiennent pas le rôle principal déjà. Et puis parce que ce film sordide au possible est touchant, forcément : la pauvre Precious (Gabourey Sibide) dont il s’agit est noire, obèse, adolescente, enceinte et analphabète. Manquerait plus qu’elle soit belge et homosexuelle, comme dirait Geluck. A ce titre, on peut dire bravo au réalisateur qui parvient à nous faire sentir proche de cette masse mal polie et violente. Mais le film va plus loin que ça en nous montrant les aspirations de la jeune fille qui rêve de devenir une star : on plonge dans ses rêves délirants d’icône de la mode adulée, saisissants de contraste avec le glauque ambiant d’une réalité qui finit toujours par reprendre le dessus. Toute l’histoire est là : Precious apprend à s’évader de sa vie de merde en bossant un peu à l’école. L’écriture devient alors un moyen d’expression de sa souffrance. Elle s’émancipe et tente de remonter la pente, mais un contrecoup inattendu se met en travers de la route… Je n’en dirais pas plus.
On a ici affaire à un « petit » film d’auteur (avec quand même quelques stars pour assurer la promo, et Oprah Winfrey comme productrice, excusez du peu) qui fonctionne sur le même modèle que les blockbusters hollywoodiens, avec un cadre vu et revu, celui d’une école à problème et de sa prof salvatrice, tout en pouvant se permettre des envolées poétiques, quelques plans audacieux, et surtout une thématique sociale d’une noirceur peu commune dans les salles de cinéma. On ressort de là chamboulé mais content de vivre ici et pas à Harlem. En somme, c’est grâce à ce genre de film qu’on se rend compte de ce qui est précieux.
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